Category: Livres,Art, Musique et Cinéma,Cinéma
AU RISQUE DE SE PERDRE Details
Reviews
L'écriture est fluide, soignée et le récit prenant. J'ai dévoré le livre en trois jours. Le traducteur a fait un travail de qualité, même s'il a conservé la trace d'américanismes : une nonne belge ne pourrait pas s'appeler Sr William ; peut-être zuster Wilhem ou soeur Guillaume. La remarque vaut pour le père John qui aurait dû s'appeler Jean ou Johannes. Dans le même ordre d'idée, les Belges appellent minou et non minet ce que les Français désignent sous le nom de mouton: un flocon de poussière.Le récit s'inspire de la vie de Marie-Louise Habets, la compagne de Kathryn Hulme, qui est entrée chez les Soeurs de Charité de Jésus et de Marie à Gand et est sortie du couvent à la fin de la guerre. En refermant le livre, je me suis demandé quelle était la part de l'imagination de l'auteur et quelle était celle de la biographie. Peut-être a-t-elle attribué à son héroïne des faits et gestes qui étaient le fait de personnes de son entourage. Quoi qu'il en soit, elle décrit une jeune fille comme tant d'autres dans cette Flandre profondément catholique, qui entre dans une congrégation très organisée et marquée par l'idéal monastique, un idéal qui s'accorde de mal avec des activités apostoliques comme le soin des malades et l'enseignement. Un état de choses auquel Vatican II mettra un terme.La jeune nonne mue par la recherche d'une perfection hors d'atteinte et non pas une vocation véritable, s'épuise dans son élan pélagien, se cogne constamment au carcan des usages sans en décoder la subtilité. Elle trouve son accomplissement dans son travail d'infirmière qu'elle accomplit avec dévouement et talent, bien plus que dans la vie spirituelle. Elle finira par se rendre à l'évidence : elle n'était pas faite pour cette vie-là et elle n'est pas en-dedans ce qu'elle donne l'apparence d'être au-dehors.
0 komentar:
Posting Komentar